Maison hyperverte à visiter pour s'inspirer
Danielle Bonneau
6 mars 2015
Environ 300 personnes assistent chaque année aux conférences que donne Benoit Lavigueur dans sa maison unifamiliale, qui a obtenu un pointage record au Québec lorsqu'elle a été certifiée LEED Platine, en 2012.
Nom de la maison: La Maison Rouge
Où: À Sainte-Martine, sur la Rive-Sud, près de Châteauguay
Une autre demeure, beaucoup plus chère, l'a depuis dépassée. Son équipe de l'entreprise Belvedair accompagne une quinzaine de projets chaque année. Ceux-ci sont conçus puis construits pour avoir une certification LEED, surtout dans les Laurentides et en Estrie.
Aperçu: Benoit Lavigueur était avant-gardiste, en 2004, lorsqu'il a commencé à donner des conférences sur la construction écologique. Il a poussé plus loin sa mission éducative, en 2008, quand il a construit sa maison hyperverte avec sa conjointe, Catherine St-Jacques Thériault. Ensemble, ils ont convenu de marier la pratique et la théorie, ouvrant les portes de leur demeure à différents groupes de visiteurs. Benoit Lavigueur a cherché, avant tout, la simplicité, pour démontrer que des maisons écologiques ressemblent aux autres maisons et peuvent se faire avec le même budget.
«Quand il est question de maisons écologiques, on doit défaire des préjugés, constate l'entrepreneur. Je veux donner le goût aux gens de passer à l'action. Je ne présente que des choses que tous peuvent se procurer.»
La maison à étage, de 2340 pi2, est dotée de grandes fenêtres au sud et à l'est pour profiter des rayons du soleil. L'isolation et l'étanchéité de son enveloppe ont été optimisées, si bien que les planchers radiants, alimentés par un système de panneaux solaires, ne sont mis à contribution que par très grand froid. Le couple s'en tire avec une facture annuelle de 300$ pour le chauffage!
«On tient la maison à 22 °C, soutient Benoit Lavigueur. Ma blonde est frileuse!»
Malgré l'arrivée d'Élie, qui a 2 ans et demi, et de Félix, qui a 3 mois, il s'enorgueillit de la faible consommation d'eau de la maisonnée. «Alors qu'un Québécois moyen consomme 100 000 litres d'eau par année, nous n'en consommons chacun que 10 000», précise-t-il.
Il faut dire qu'il a fait un geste d'éclat en installant une toilette au compost au rez-de-chaussée (avec son réservoir composteur au sous-sol). Les deux autres toilettes sont reliées à un réservoir où s'accumule l'eau de pluie.
Avec ses deux types de panneaux solaires pour chauffer l'eau et l'air, la maison ressemble un peu à un musée, convient Benoit Lavigueur en riant.
En cinq ans, beaucoup de choses ont changé. Ce qui a pris plus de 1500 heures de recherche en vue de la construction de la maison n'en exigerait plus qu'une centaine aujourd'hui, croit-il. Car plusieurs produits sont devenus la norme dans la construction écologique et sont beaucoup plus faciles à trouver (comme du bois certifié FSC). Mais il met son expérience à profit pour guider les autres et les amener à faire de bons choix. Dans la maison de campagne qu'il prévoit construire cet été en Estrie et qu'il mettra à la disposition de ceux qui veulent en faire l'expérience, il n'installera ni panneaux solaires ni planchers radiants.
Une dizaine de jours par année, le couple accueille le public dans sa maison. Les prochaines conférences-visites auront lieu les samedis 28 mars, 2 mai et 27 juin. Les groupes étant limités à 14 personnes, il faut s'inscrire à l'avance.